Les formes multiples de l’œuvre

par Jonathan Pontier – compositeur

L’étude, support d’un premier processus d’écriture en studio, devrait pouvoir prendre en charge la possibilité de modifications dans les arrangements, l’orchestration, mais aussi la trajectoire de restitution du projet, dans la mesure où elle représente la première étape de production. Depuis le début, je la vois à la fois comme la matière possible d’une parution discographique (en vinyle si possible, format idéal du vintage en musique !), mais aussi comme l’acte préalable à une réécriture possible, qui pourrait inclure des musiciens en live.

Un ensemble pop (synthés, section rythmique), mais aussi chant choral et masse orchestrale. Cela permettrait une autre mobilité de l’œuvre pour sa diffusion mulhousienne, en dehors de Mulhouse également, mais aussi parce que cela remettrait l’œuvre elle-même en question. En effet, dans un projet comme celui-ci, qu’est-ce qui fait l’œuvre ? La musique produite, le processus, ou les deux ? Évoquer la diversité de la ville, ses “communautés”, par l’entremise du concert et de la représentation ne serait-il pas un beau cadeau que l’œuvre pourrait s’offrir à elle-même, un moyen de la transcender même ?

Les premiers échanges avec l’Orchestre Symphonique de Mulhouse vont dans ce sens : une œuvre composée à partir, par et pour les habitants de la ville comme une ode à elle-même serait une belle occasion de véhiculer la joie d’être mulhousien aujourd’hui. Sans populisme ni fanfaronnade, mais par le pur plaisir de produire une forme musicale appropriable par tous et toutes, ensemble.